Carnet Secret
Le Carnet Secret de Nacklas a pour objet d'apporter des précisions utiles pour mieux comprendre la Bible, sous la forme d'un dictionnaire. Certains articles de cette page, tirés de la saga des « Messagers de l'Alliance » sont reproduits, pour partie ou en totalité, avec l’aimable autorisation des Éditions EDIFA-MAME.
Amalécites
Durant leur traversée du désert, Amaleq et ses hommes tentèrent de s'opposer au passage des Hébreux (cf Livre de l'Exode, chapitre 17, versets 8 à 15, et « Au pied du Mont Horeb », page 138). Dieu en eut du ressentiment contre les Amalécites et décida de les punir. Par la voix de Samuel, Il ordonna à Saül de les attaquer et de jeter l'anathème sur le roi, ses sujets et leurs troupeaux (les faire périr). Mais Saül désobéit aux ordres reçus. Il conserva les troupeaux des Amalécites, à la seule exception des bêtes malades ou blessées, et épargna Agag, leur jeune roi. Aussi Samuel déclara-t-il à Saül : « Parce que tu as rejeté la parole de Yahvé, Yahvé t'a rejeté. Tu n'es plus roi ! » (cf Premier Livre de Samuel, chapitre 15, verset 23).
Araméens
Groupes nomades originaires du désert, les Araméens se sont installés au début du Ier millénaire av. J.-C. dans une région correspondant à l’actuelle Syrie, pour s’étendre ensuite jusqu’à la Mésopotamie. Alliés aux Édomites et aux Ammanites, les Araméens du sud menacèrent Israël, et David dut mener trois campagnes contre eux pour en venir à bout (cf. La Prophétie de Samuel, p.188). Akhab, roi d’Israël, conclut avec eux un traité de paix en raison de la montée en puissance des Assyriens. Au VIIIe siècle av. J.-C., ils passèrent sous la domination des Assyriens.
Leur langue, l’araméen, s’imposa durant des siècles au Moyen-Orient, jusqu’à ce que le grec la supplante avec les conquêtes d’Alexandre le Grand. C’était la langue que parlait le Christ. Les livres de Daniel et d’Esdras, dans l’Ancien Testament, ont été rédigés en araméen. De nos jours, l’araméen subsiste dans quelques communautés chrétiennes du Moyen-Orient, et l’on utilise encore le syriaque, langue formée à partir de l’araméen, au Moyen-Orient et aux États-Unis.
Arche d'Alliance
C'est pendant l'Exode, dans sa lente traversée du désert, que le peuple hébreu fabrique l'Arche selon les indications que Yahvé a données à Moïse. Faite en bois d'acacia et plaquée d'or martelé, elle reçoit le « Témoignage » reçu de Dieu, c'est à dire le Décalogue ou Tables de la Loi (voir plus loin) (cf Livre de l'Exode, chapitre 40, verset 20 et Livre du Deutéronome, chapitre 10, verset 2). Dans la Bible, L'Arche d'Alliance signifie à la fois l'objet (le coffre qui contient les Tables de la Loi), et le Trône de Dieu (évoquant Sa Présence).
Lors du sac de Jérusalem par les troupes de Nabuchodonosor, l’Arche disparut à tout jamais. D’après une vieille tradition citée dans le second Livre des Maccabées (Chapitre 2, versets 4 à 8), le prophète Jérémie aurait pris l’Arche et l’autel des parfums, sur un ordre de Dieu, et les aurait cachés sur le Mont Nebo, dans une grotte dont il aurait bouché l’entrée et qui ne fut jamais retrouvée. Mais on lit également, dans le Livre de Jérémie (chapitre 3, verset 16), qu’on ne parlera plus de l’Arche de Yahvé, « on l’aura oubliée et l’on n’en construira plus d’autre ».
Babylone
Fondée au IIIe millénaire av. J.-C., Babylone rayonna dans tout le Moyen-Orient, notamment à l’époque du roi Hammurabi (qui régna de 1792 à 1750 av. J.-C.) et celle de Nabuchodonosor (qui régna également une quarantaine d’années, de 605 à 562 av. J.-C.). Alexandre le Grand la fit raser après sa victoire sur les Perses en –331. Il mourut sans avoir pu en entreprendre la reconstruction.
Ville d’une taille considérable, l’historien grec Hérodote prétendait qu’un « ennemi pouvait y entrer par une porte sans que les habitants du centre en aient connaissance », et Aristote affirmait que « trois jours après sa conquête par Alexandre, tout un quartier ignorait toujours l’événement ».
Nabuchodonosor l'embellit considérablement (la surface de babylone couvrait de son vivant près de mille hectares) en construisant le temple de Mardouk, la ziggourat (dont les travaux avaient commencé sous le règne de son père, Nabopolassar), ainsi que les deux enceintes de la ville et la Porte d’Ishtar.
Les fameux jardins suspendus, qui font partie des sept merveilles du monde, auraient été créés par Nabuchodonosor pour rappeler à son épouse (Sémiramis) les paysages de son pays natal (la Médie, actuel Iran). Aménagés sur plusieurs terrasses successives soutenues par des piliers en briques et reliées entre elles par un escalier en marbre, on y trouvait quantité d’arbres fruitiers ainsi que des fleurs de toutes sortes. Il semble toutefois que ces jardins relèvent de la légende. En effet, les fouilles archéologiques n’ont pas permis de les localiser. En outre, aucune tablette cunéiforme trouvée sur le site de Babylone n’en fait mention, pas plus qu’Hérodote, ni même Nabuchodonosor, qui pourtant s’enorgueillissait de ses réalisations.
Sans doute l'origine de ces « jardins suspendus » vient-elle des jardins sur voûte, alimentés en eau par des systèmes de vis sans fin, que l'on trouvait dans les principales cités de Mésopotamie.
Bethléem
La famille de Jessé (le père de David) était originaire de la région de Bethléem, dans le territoire attribué à la tribu de Juda. Le nom de cette localité signifie Maison du pain. Dans le cinquième volume de la saga, nous retrouverons Bethléem où se produira un événement de la plus haute importance pour toute l'humanité.
Bouc émissaire
Lors de la fête de Yôm Kippour (fête des Expiations), on désignait par le sort un animal que l'on emmenait dans le désert, chargé de toutes les fautes du peuple d'Israël. Ainsi la population se trouvait-elle lavée de ses péchés.
Le terme de « bouc-émissaire » est progressivement passé dans le langage usuel et désigne toute personne à qui l'on fait supporter la faute d'autrui.
Chaldéens
Ancien peuple nomade, les Chaldéens seraient une branche des Araméens qui aurait quitté le désert arabo-syrien vers 900 av. J.-C. pour s’installer entre l’Euphrate et le Tigre. L’un de leurs princes, Nabopolassar, fait la conquête de l’Assyrie en -612. Son fils Nabuchodonosor fondera un peu plus tard l’empire éphémère de Néo-Babylonie, également appelé la Chaldée.
Dagôn
Dagôn, dieu du grain, inventeur de la charrue, était vénéré par les Philistins qui lui rendaient un culte, pas uniquement dans la région d'Ashdod (cf « La Prophétie de Samuel »), mais dans toute la Palestine. Dagôn est le père de Baal, principale divinité des Phéniciens et des Cananéens.
David
Second roi d'Israël, David régna durant une quarantaine d'années. Poète au même titre que guerrier valeureux, on lui attribue la composition d'un très grand nombre de psaumes qui sont toujours chantés de nos jours, trois mille ans plus tard ! Soixante treize des cent cinquante psaumes de la Bible portent la mention « de David » (ce qui ne signifie pas qu'il les ait tous composés). À travers les siècles, sa lignée se poursuivra jusque dans un Messie qui sera le centre des 5e et 6e tomes de la saga des « Messagers de l'Alliance ». Jésus, ce Messie, est au cœur de la foi des chrétiens.
Décalogue
Nom donné aux Dix Commandements gravés sur les Tables de la Loi (Livre de l'Exode, chapitre 20, versets 1 à 17) :
- C'est moi le Seigneur ton Dieu, tu n'auras pas d'autre Seigneur que moi
- Tu ne feras pas d'idole, ni rien qui ait la forme de ce qui se trouve au ciel, sur terre et dans les eaux. Tu ne te prosterneras pas devant ces dieux et tu ne les serviras pas. Car c'est moi le Seigneur ton Dieu, un dieu jaloux
- Tu ne prononceras pas à tort le nom du Seigneur ton Dieu
- Du jour du Sabbat, fais un jour de repos en l'honneur du Seigneur ton Dieu
- Honore ton père et ta mère
- Tu ne tueras pas
- Tu ne commettras pas d'adultère
- Tu ne voleras pas
- Tu ne témoigneras pas faussement contre ton prochain
- Tu n'auras pas de visée sur ce qui appartient à ton prochain
Diabolos
Ce terme grec signifie « celui qui divise ». Chef des esprits du mal, Diabolos (le Diable) intervient dès les premières pages de la Bible. On le voit sous la forme du serpent, dans le livre de la Genèse (chapitre 3, versets 1 à 13), tenter Eve puis Adam. Il les incite à manger du fruit de la connaissance du bien et du mal auquel Dieu leur avait demandé de ne pas goûter.
En hébreu, son nom est Satan.
Ange du mal, également appelé « Le Malin », terme qui suffit à souligner à quel point il utilise la ruse pour se manifester, il s’oppose à Dieu dont il veut contrecarrer le plan et dont il cherche à séparer les hommes. On le voit intervenir à plusieurs reprises dans l’Ancien Testament, mais surtout dans le Nouveau, en particulier dans le désert où il s’efforce de tenter Jésus (voir les évangiles de Matthieu, chapitre 4, Marc, chapitre 1, et Luc, chapitre 4), ainsi que dans le livre de l’Apocalypse.
L’ange du mal n’est pas une idée rétrograde appartenant au passé. De nos jours, il existe des sectes qui se réclament de lui et dont les adeptes se livrent à des rituels sataniques. Il est nécessaire que les parents soient vigilants car ces sectes, particulièrement nocives et dangereuses, attirent les jeunes en affirmant leur donner un pouvoir sans limite et satisfaire tous leurs désirs grâce à des rites « magiques ».
Épilepsie
Cette maladie était connue déjà dans le code d’Hammourabi. Il existe au British Muséum une tablette babylonienne qui attribue à l’épilepsie un caractère surnaturel. Les crises étaient associées à des dieux malfaisants, donc liées au domaine spirituel.
Eunuque
Hommes castrés, connus surtout en qualité de gardes attachés aux harems des rois et autres puissants personnages de l’Antiquité, les Eunuques n’accomplissaient pas nécessairement cette fonction. Il s’agissait souvent de fonctionnaires d’un rang important, directement attachés à la maison du roi dont ils avaient toute la confiance.
Grand Prêtre
Le Grand Prêtre représentait les Israélites devant Dieu. Premier dignitaire religieux d'Israël, c'est lui qui consultait Yahvé par l'intermédiaire de l'ourim et du toummim. Une fois par an, il procédait à l'expiation (pardon) par Yahvé de tous les péchés du peuple. Aaron, frère de Moïse, fut le premier d'entre eux.
Hauts Lieux
Beaucoup de peuples considéraient les lieux élevés comme « proches » de Dieu, et donc propices à la prière ou aux sacrifices. Dans la Bible, Haut-Lieu est le nom donné aussi bien à l'emplacement lui-même qu'au sanctuaire lorsqu'il en existe un. En général, il désigne plutôt des sanctuaires illégitimes ou idolâtres.
Après la consécration du Temple, les sacrifices ne furent plus autorisés sur les Hauts Lieux, bien que dans les deux royaumes, celui d'Israël et celui de Juda, ils aient souvent persisité, et que des cultes idolâtres y aient été rendus, contre lesquels les prophètes se sont violemment élevés.
Hospitalité
Chez tous les peuples nomades, l'hospitalité joue un très grand rôle. Le voyageur est toujours accueilli et traité avec égards. Quel qu'il soit, on lui sert à manger et à boire. Cette coutume, instaurée au fil des temps, est en fait une nécessité. Le voyageur n'est pas en mesure de porter avec lui les vivres dont il a besoin. S'il ne bénéficie pas de l'hospitalité de ceux qu'il rencontre, il est incapable de survivre.
Jéricho
Jéricho est à la fois l'une des villes les plus basses (près de 300 mètres au-dessous du niveau de la mer) et les plus anciennes du monde. Elle aurait été fondée 7.000 ou 8.000 ans avant Jésus-Christ. Sans doute l'existence d'une grande palmeraie toute proche expliquerait-elle le choix de ce site par des populations semi-nomades qui, les premières, s'y seraient implantées. Au fil du temps, plusieurs cités successives ont été construites sur les ruines des villes précédentes, formant ainsi une butte (un tell).
Elle commandait le passage par le bas du Jourdain. Les Israélites devaient donc absolument s'en rendre maîtres pour continuer leur progression dans la Terre Promise. Les archéologues ont mis à jour des vestiges de maisons rondes ou ovales, en briques, ainsi qu'une tour ronde en pierres sèches équipée d'un escalier intérieur, qui sans doute aurait servi de haut-lieu pour les sacrifices religieux.
On sait toutefois aujourd'hui qu'il n'y avait plus de remparts autour de Jéricho à l'époque de Josué (13e siècle av J.-C.). Cela veut-il dire que le récit biblique est faux ? Non. Car la Bible n'est pas un ouvrage « historique », fruit du travail de chroniqueurs ou d'historiens. Faite de livres multiples, elle constitue le récit des relations de Dieu et du peuple qu'Il a choisi. Il faut se souvenir que l'histoire de la prise de Jéricho a été écrite au VIIe siècle av. J.-C., donc très longtemps après l'événement, par les habitants du petit royaume d'Israël. Ils ont largement « grossi » les faits, d'une part pour s'affirmer par rapport aux nations plus importantes qui les entouraient, d'autre part pour magnifier le rôle de Dieu qui a facilité l'entrée de son peuple en Terre Promise.
Jourdain
Pour une distance de 109 km à vol d'oiseau entre le lac de Tibériade et la Mer Morte, le Jourdain parcourt 320 km en raison de ses nombreux méandres. Ce trajet, il le fait au-dessous du niveau de la mer, puisque le lac de Tibériade (également appelé mer de Galilée) qu'il traverse, au Nord, se trouve à 208 mètres au-dessous du niveau des océans, et la Mer Morte dans laquelle il se jette, à 392 mètres, soit une dénivellation de 184 mètres. Ceci explique que le Jourdain soit un fleuve impétueux dont le nom hébreu (Yarden) évoque la descente, alors que son nom arabe (Cheria) signifie l'abreuvoir. La traversée du Jourdain à pied sec par les Hébreux, lorsqu'ils arrivent devant la terre promise, rappelle celle de la Mer des Roseaux (Mer Rouge). Par deux fois Yahvé facilite le passage de son peuple. Par deux fois il est avec lui au moment de ce passage : la nuée pour le franchissement de la Mer des Roseaux, l'Arche pour celui du Jourdain. Le nom du Jourdain figure environ cent cinquante fois dans la Bible.
Juges
Ne pouvant plus faire face à une charge qui devenait de plus en plus lourde, Moïse, sur les conseils de son beau-père, institua les « Juges » (cf Livre de l'Exode, chapitre 18, versets 17 et suivants.) Il choisit « des hommes capables, craignant Dieu, sûrs, incorruptibles », et les établit comme chefs parmi la population. Ces hommes jugeaient le peuple en tout temps et se rapprochaient de Moïse pour les affaires les plus délicates.
Cette charge continua d'exister après la mort de Moïse. Durant toute une époque ce furent les juges qui dirigèrent le peuple d'Israël, jusqu'à ce que Saül fût désigné comme roi par Yahvé. Il y eut de bons juges, il y en eut de mauvais. Certains restèrent en fonction durant de nombreuses années (quarante ans pour Eli, le prédécesseur de Samuel, cf Premier Livre de Samuel, chapitre 4, verset 18).
Juifs
Tiré de l'Hébreu Yéhoudi, ce terme désignait initialement les gens originaires du royaume de Judée (Yéhoudah), avant de s’étendre progressivement à tous les Israélites qui revinrent de l’Exil, puis à leur descendance.
Lavement des pieds
Dans les régions où se situent les événements de la Bible, on avait coutume autrefois de marcher pieds nus, avec ou sans sandales. Parmi les gestes rituels de l'hospitalité, celui qui accueillait un hôte de passage l'honorait en lui lavant les pieds. En agissant de la sorte, il lui assurait une sensation de confort et de délassement. Ce geste avait en outre un sens purificateur.
Lévites
Les lévites sont les descendants de Lévi, l'un des fils de Jacob, et membres de la tribu de Lévi qui fut choisie et consacrée au service de Yahvé. Chargés du sanctuaire, ils assuraient notamment le soin et le transport de l'Arche.
Manne
Apparue lors de la traversée du désert (cf « Au pied du Mont Horeb », page 129), la manne servit de nourriture aux Hébreux jusqu'à leur arrivée en Terre Promise. Chaque jour ils récoltaient sur le sol cette substance blanche littéralement tombée du ciel, que Moïse appela « le pain donné par l'Eternel ». Ils ne devaient en prendre que la quantité nécessaire et suffisante pour leur famille, et la préparaient le plus souvent sous forme de galettes dont le goût s'apparentait à celui du miel. La manne cessa de tomber uniquement lorsque le peuple d'Israël eut traversé le Jourdain, célébré la Pâque à Guilgal et mangé pour la première fois du blé moissonné en Terre Promise.
De nos jours encore, une variété de tamaris produit une sécrétion qui durcit et blanchit durant la nuit, après être tombée à terre, constituant un aliment apprécié des bédouins qui l'appellent « man ».
Mer des roseaux
C'est le nom donné par le Livre de l'Exode à la Mer Rouge que franchit à pied sec le peuple hébreu lorsqu'il s'enfuit d'Égypte.
Noms donnés à Dieu
La Bible se sert de beaucoup de noms différents pour parler de Dieu. Souvent ces noms disent ce qu'est Dieu. Quand elle l'appelle L'Eternel, cela se passe de commentaire : oui, par définition, Dieu est éternel. Yahvé est le nom révélé par Dieu à Moïse au moment de l'épisode du Buisson Ardent. C'est le nom le plus souvent utilisé (environ 7.000 fois dans l'Ancien Testament). Il n'est jamais prononcé par les Israélites qui, lorsqu'ils le lisent, prononcent « Le Seigneur ». Dans les Bibles hébraïques, au-dessus du tétragramme (YHWH), il y a les lettres du mot « Seigneur » (Adonaï) qui est alors lu. En hébreu, de nos jours encore en Israël, seules les consonnes sont écrites.
Autrefois, seul le grand prêtre pouvait prononcer le nom de YHWH, une fois par an, au moment de la fête des Expiations. Quand le peuple est parti en exil (Babylone), cette fête n'a plus été célébrée et on a oublié la prononciation exacte du nom divin. « Yahvé » n’en est qu’une restitution inexacte. Parmi les autres noms, citons Elohim (le nom le plus fréquent après Yahvé), Chaddaï, dieu des montagnes, le Très-Haut, le Rocher, Sabaot, etc. Yahvé Sabaot signifie Dieu des armées des anges et de la nature, et aussi Dieu des armées terrestres : David, en effet, déclare à Goliath avant le combat qui va les opposer : « Je viens vers toi au nom de Yahvé Sabaot, le dieu des troupes d'Israël, que tu as insulté » (1 Sa 17, 45).
Pour les Israélites, le nom de Dieu était l'équivalent de la personne même du Seigneur. Cela explique le fait qu'au nombre des péchés principaux condamnés par le Décalogue, figure celui qui consiste à « prononcer à tort le nom du Seigneur ton Dieu ».
Ourim et Toummim
Ce sont deux petits objets dont se servait le grand prêtre pour connaître la volonté de Yahvé (on n'en connaît pas la forme de manière précise.) Sans doute s'agissait-il de deux petits cailloux ou deux bâtonnets contenus dans le pectoral, partie du vêtement sacerdotal. Le grand prêtre les jetait vraisemblablement à la manière de dés, et c'est la position dans laquelle ils s'arrêtaient qui donnait la réponse à la question posée. Réponse par oui ou par non, qui obligeait parfois à les lancer à plusieurs reprises. Il pouvait arriver qu'il n'y ait aucune réponse.
Phénicie
Connue pour l’adresse de ses marins, la Phénicie n’était pas à proprement parler un pays, mais une région située entre la Méditerranée et le Liban, dont les villes principales, Tyr et Sidon, étaient gouvernées par un roi. Grands navigateurs, les Phéniciens sortirent de la Méditerranée pour aller jusqu’en Atlantique (rivages du Maroc, du Portugal et de l’Espagne). Encore aujourd’hui, on sait peu de choses sur ce peuple, bien qu’il ait inventé l’alphabet.
Philistins
Venus d'Asie Mineure, les Philistins s'établirent sur la côte, au sud du territoire de Canaan et à l'ouest des monts de Juda. Les conflits entre Philistins et Israélites durèrent des siècles. Poussés par l'immigration régulière des peuples venus de la mer, les Philistins voulaient s'étendre vers les zones montagneuses occupées par Israël, à l'est.
Comme ils maîtrisaient l'art de forger le fer, ils disposaient d'un armement puissant (épées, lances) qui manquait cruellement aux Israélites. Sous leur pression constante, ces derniers se virent obligés de s'unir, c'est d'ailleurs pour cette raison qu'ils demandèrent à Samuel de désigner un roi. Des conflits répétés marquèrent le règne de Saül. Mais la situation va se renverser avec David qui leur infligera de sévères défaites.
Samuel
Samuel est le dernier de la longue lignée de juges. Sa venue a été demandée à Dieu par sa mère qui n'arrivait pas à avoir d'enfant, et qui a promis de consacrer à Dieu son premier-né. Elle a été exaucée et a confié son fils Samuel au grand prêtre Eli, une fois l'enfant sevré. Alors que, tout jeune, il se trouve au service d'Eli, Samuel entend une voix prononcer son nom durant la nuit. Il se précipite auprès de son maître, mais Eli, qui ne l'a pas appelé, lui dit de retourner dormir. Lorsque la voix prononce une nouvelle fois dans la nuit le nom de Samuel, Eli comprend que c'est Dieu qui appelle l'enfant. Samuel répondra « Parle, car ton serviteur écoute » (le récit détaillé de cet appel de Dieu est à découvrir au chapitre 3 du Premier Livre de Samuel). Juge, à la suite d'Eli, Samuel était également prophète et prêtre.
Saül
Ce nom signifie « demandé » en hébreu. On trouve dans la Bible deux versions de son investiture en qualité de roi. La première le montre jeune homme, allant à la recherche des ânesses de son père qui se sont perdues. À Rama, il interroge Samuel, le juge, qui est appelé ici non pas « prophète » mais « voyant ». Yahvé indique à Samuel que Saül est l'homme qu'Il a choisi pour diriger le peuple. Cf Premier Livre de Samuel, chapitre 9, versets 11 et suivants, et chapitre 10, versets 1 à 6. L'autre version (chapitre 10 du Premier Livre de Samuel, versets 17 à 27) est celle qui a été retenue dans « La prophétie de Samue » (voir pages 46 et suivantes).
Shéol
Les Israélites appelaient Shéol le lieu où chacun se rend après la mort, qu'il ait été bon ou mauvais durant sa vie. Il ne s'y rencontre ni divinités ni démons. À l'époque de Saül et de David, les Israélites pensaient que l'homme ne disparaissait pas entièrement après la mort, mais qu'il résidait dans le Shéol, lieu d'oubli et de repos, sans récompense pour les bons et sans châtiment pour les mauvais.
Proscrite par la loi de Moïse, la nécromancie (l'art de consulter les morts pour connaître l'avenir) était considérée comme une abomination. Saül lui-même l'avait interdite et avait chassé ceux qui la pratiquaient... ce qui ne l'empêcha pas d'avoir lui-même recours à une nécromancienne, au soir de sa vie.
Synagogue
Avant l’exil à Babylone, on ne priait et l’on n’offrait de sacrifices que dans le Temple de Jérusalem, encore que des groupes se réunissaient autour des prophètes qui dispensaient leur enseignement. Durant la captivité, les Juifs se réunirent pour réfléchir sur la Loi et pour prier. Le mot synagogue vient de ces assemblées (en grec synagogé) . Par la suite, et dès le début de notre ère, on trouve des synagogues dans chaque communauté où vivent des Israélites.
Tabernacle
Également appelé « Tente du désert » ou encore « Tente de la Rencontre », puisque c’est là que Moïse rencontrait Yahvé, le Tabernacle est le sanctuaire démontable dans lequel, durant l’Exode, se trouvaient l’Arche d’Alliance et l’autel des sacrifices. David fit monter l’Arche à Jérusalem où il avait fait fabriquer une tente spécialement tissée à cet effet pour remplacer la Tente du désert. Celle-ci resta à Gabaon, ainsi que l’autel sur lequel on continua d’offrir des sacrifices à Yahvé jusqu’à la consécration du Temple.
Tables de la Loi
Il s'agit de deux pierres que Yahvé remet à Moïse sur le Mont Horeb, après y avoir gravé les Dix Commandements (Le Décalogue). Quand il redescend de la Montagne et qu'il voit les Israélites adorer un veau d'or, Moïse se met en colère et brise les Tables de la Loi. Mais après le repentir du peuple, Yahvé (Dieu de tendresse et de miséricorde, voir le Livre de l'Exode, chapitre 34, verset 6) ordonne à Moïse de tailler à nouveau deux pierres. Et sur ces pierres, Dieu grave une nouvelle fois les Dix Commandements avant de les donner à Moïse.
Temple de Jérusalem
La Bible nous apprend que la construction du Temple de Salomon commença quatre cent quatre-vingt ans après la sortie d’Égypte, la quatrième année du règne de Salomon, et dura sept ans (contre treize pour le palais de Salomon). Il mesurait 60 coudées de long, 20 de large et 30 de haut (soit environ 30 mètres de long, 10 de large et 15 de haut). Ces dimensions sont petites si on les compare à celles de Notre-Dame de Paris : 130 mètres de long, 48 mètres de large et 35 mètres sous voûte. Mais cet édifice était la « maison de Yahvé » et non un lieu pour le rassemblement des fidèles comme le sont aujourd’hui les églises.
Le temple reconstruit après le retour de Babylone sera plus modeste. Il faudra attendre Hérode le grand pour que la "Maison de Yahvé" retrouve la splendeur qui était la sienne au temps de Salomon.
Tétrarchie et tétrarque
Les Romains mirent en place un système d’administration qui consistait à diviser certaines régions en quatre parties (les tétrarchies) et de placer chacune d’elles sous la responsabilité d’un tétrarque (à proprement parler : chef d’un quart de région). Ils appliquèrent ce système à la Palestine.
Tyr
Située sur une île rocheuse de la côte méditerranéenne, Tyr était une ville phénicienne entourée de fortifications, connue dès la plus haute antiquité. Son nom signifie « rocher ».
Villes-refuge
Instituées par la loi de Moïse, les villes-refuge étaient des villes dans lesquelles tout coupable d’un meurtre sans préméditation (accident ou légitime défense) se trouvait à l’abri du « vengeur du sang ». Il en existait six (dont Ramot de Galaad), judicieusement réparties sur l’ensemble du territoire, à l’est et à l’ouest du Jourdain, afin que tout individu désireux d’échapper au vengeur de sa victime puisse y accéder facilement. Soumis à une justice équitable, le meurtrier était condamné à la peine de mort s’il était reconnu coupable d’un meurtre volontaire. Dans les autres cas, il pouvait résider dans la ville jusqu’à la mort du grand prêtre en exercice, événement qui entraînait l’amnistie de l’ensemble des peines.
Wadi
Lit le plus souvent asséché d’un cours d’eau, dans les régions du Moyen-Orient. Quand arrive la pluie, l’eau tombe en quantité sur un sol incapable de l’absorber, elle coule alors souvent avec violence et ravine les wadis, charriant tout ce qu’elle rencontre et provoquant parfois d’importants dégâts.
Yapho (Joppé, Jaffa)
Ville fortifiée de la Méditerranée orientale, dont le nom signifie « beauté ». On la trouve mentionnée dès le XVe siècle av. J.-C. au sujet d’une campagne du pharaon Thoutmosis contre la Syrie. D’après une légende juive, Yapho aurait été fondée quarante ans après le Déluge par l’un des fils de Noé, Japhet. C’est avec ce même Japhet que Nacklas participe à la capture des animaux dans « Au pied du Mont Horeb ». Yapho servait de port à Jérusalem, située à une cinquantaine de kilomètres à l’intérieur des terres. C’est là que les radeaux en provenance de Tyr déchargèrent les cèdres pour la construction du Temple. Aujourd’hui, Yapho forme la partie ancienne de Tel-Aviv.
Yôm Kippour
Grande fête juive (Fête de l'Expiation) durant laquelle les Israélites sont invités à faire un examen de conscience pour avouer leurs fautes et obtenir le pardon de Dieu.
Ziggourat
Propres à la Mésopotamie, les ziggourats étaient des tours de dimensions colossales, composées de plusieurs étages (sept au maximum) construits chacun en retrait par rapport au précédent, ce qui donnait à l’ensemble une allure pyramidale. Au sommet se trouvait un temple.
Aucune ziggourat n’a été retrouvée entière, et les sources mésopotamiennes ne donnent pas d’indication précise sur la fonction de ces bâtiments faits de briques cuites recouvrant un énorme massif de briques crues. On pense que les ziggourats permettaient aux dieux de « descendre parmi les hommes ».
La plus connue, celle de Babylone, mesurait au sol 85,80 m sur 79,30 m, et s’étageait sur sept niveaux. Elle doit sa célébrité au récit de la Tour de Babel dans le Livre de la Genèse (chapitre 11, versets 1 à 9). Plusieurs peintres en ont donné des interprétations très personnelles, l’un des tableaux les plus connus étant celui de Peter Bruegel l’Ancien, peint vers 1563.